Gérer ses règles en vacances
Ah les vacances ! Voilà enfin le temps du repos, du farniente, des escapades et des petites et grandes aventures. Au programme : paresser au soleil sur une plage de sable fin ou participer à un stage sportif ; nager dans des eaux turquoise ou randonner en montagne ; siroter des cocktails au bord de la piscine ou camper en pleine nature ; déambuler dans les ruelles d’une ville pittoresque ou danser jusqu’au bout de la nuit. En résumé, s’aérer l’esprit et profiter des plaisirs de la vie. Seule ombre au tableau : quand les menstruations s’invitent à la fête ! Pour tout ou partie du séjour, il faut composer avec cette contrainte non négligeable. Il n’y a rien de dramatique à avoir ses règles en vacances, mais cela implique de prendre quelques précautions et de faire quelques ajustements. Voici nos conseils pour gérer au mieux son flux menstruel pendant les vacances.
Anticiper le fait d’avoir ses règles en vacances
Tout d’abord, il s’agit de pouvoir identifier à l’avance si ses futures périodes de menstruation vont coïncider avec des dates de congé. En effet, bien gérer ses règles dépend notamment de la possibilité d’anticiper leur survenue. L’idée, c’est d’éviter de se retrouver surprise puis démunie face à leur arrivée en pleine activité ou loin de chez soi. Pour pallier ce risque, rien de tel que de prendre l’habitude de suivre son cycle menstruel tout au long de l’année. Il existe de nombreuses applications pour calculer son cycle menstruel en ligne, innovations bien pratiques issues de la femtech. Celles qui ont des règles régulières y consultent leur calendrier de suivi pour savoir précisément quand elles seront de nouveau indisposées. Celles qui vivent des cycles très variables y notent leurs symptômes menstruels chaque mois : irritabilité, fatigue, crampes abdominales, acné, etc. Cela leur permet, lorsque ces effets se font de nouveau sentir, de détecter le retour de leurs menstruations quelques jours en amont. Une fois consciente du fait d’avoir ses règles en vacances, il n’y a plus qu’à prendre ses dispositions pour que tout se passe au mieux.
Option 1 : différer ses règles avec une contraception hormonale
Celles qui prennent une contraception hormonale peuvent choisir de décaler leurs règles d’un mois. En effet, la prise en continu de certains contraceptifs hormonaux a pour conséquence de supprimer les saignements vaginaux artificiellement provoqués par la pause observée entre deux cycles. C’est le principe de base des pilules progestatives, contenant uniquement de la progestérone, dont les 28 comprimés se prennent sans interruption. Pour les pilules dites « combinées » (c’est-à-dire comprenant à la fois de la progestérone et des œstrogènes), il faut enchaîner deux plaquettes. Pour ce faire :
- dans le cas des plaquettes de seulement 21 comprimés, il suffit de commencer la suivante sans respecter l’arrêt de 7 jours habituellement préconisé entre deux plaquettes ;
- en présence de plaquettes constituées de 28 comprimés, dont les 7 derniers sont des placebos (c’est-à-dire neutres puisque exempts de substance active), il faut commencer une nouvelle plaquette après la prise des 21 premiers comprimés, en laissant les 7 derniers de côté.
Le même principe est applicable avec les anneaux vaginaux et les patchs : il s’agit de ne pas observer l’habituelle 4e semaine d’arrêt.
Cette pratique n’est pas dangereuse pour la santé, comme l’indique le Collège des gynécologues-obstétriciens britanniques. Elle permettrait même de réduire la durée et l’intensité des menstruations. Elle peut par contre induire du spotting, d’où l’intérêt de posséder des protections hygiéniques pour flux légers, comme le string menstruel ou le tanga périodique.
À noter que l’utilisation d’un moyen de contraception ne protège en rien des infections sexuellement transmissibles (IST). Toujours penser, donc, à mettre des préservatifs dans la valise.
Option 2 : gérer ses règles en vacances sans contraception hormonale
Emporter des protections hygiéniques adaptées à la situation
Le type de protections périodiques à inclure dans ses bagages dépend de plusieurs critères : son flux menstruel, la destination choisie et les activités planifiées. Plutôt que de s’encombrer du stock de tampons – au risque d’en voir quelques-uns s’échapper du sac de voyage au mauvais moment –, pourquoi ne pas opter pour la lingerie menstruelle ?
Le string de règles et le tanga menstruel sont tout indiqués pour les flux peu intenses, lorsqu’on souhaite se sentir à la fois légère et sexy sous des vêtements moulants, lors de fortes chaleurs par exemple.
Culottes menstruelles et shortys périodiques s’adressent aux flux plus abondants, parfaits pour des activités sportives qui requièrent un bon maintien et une absorption maximale durant plusieurs heures d’affilée.
Le maillot de bain menstruel, seul ou en complément d’une protection interne comme le tampon et la cup, fait le bonheur des adeptes de la bronzette et de la baignade, en mer comme à la piscine.
L’utilisation d’une jolie pochette de rangement hermétique permet de transporter ses sous-vêtements menstruels, avant et après usage, en toute discrétion.
Opter pour des vêtements confortables
Parce qu’il est toujours agréable de se sentir à son avantage et à l’aise, y compris en vacances, on a tendance à choisir des tenues seyantes et des habits techniques. Les premiers mettent en valeur la silhouette ; les seconds servent pour des activités bien spécifiques. Cependant, lorsqu’on a ses règles, les sensations sont souvent désagréables : crampes, spasmes, gonflements, ballonnements, etc. C’est de douceur dont on a le plus envie. Prévoir quelques vêtements larges et fluides permet d’alléger l’inconfort et de se sentir plus libre de ses mouvements. Si elles sont en coton, bio de surcroît, comme toutes les pièces de lingerie menstruelle et classique Perdième, c’est encore mieux !
Prendre ses remèdes antidouleur
Si l’on est sujette au syndrome prémenstruel (SPM) ou aux règles douloureuses, ne pas oublier de glisser dans sa trousse de toilette son traitement médicamenteux habituel. En cas de voyage en avion, il est préférable de se munir de l’ordonnance, qui peut être demandée pour certaines prescriptions. Celles qui privilégient les remèdes naturels pour soulager les douleurs de règles n’oublieront pas d’emporter leur bouillotte, leurs huiles essentielles ou leurs tisanes préférées.
Faire attention à son hygiène intime
Peu importe les conditions de vie et d’hébergement durant le séjour, il est important de conserver une bonne hygiène intime pendant ses règles. Faire sa toilette quotidiennement, avec un savon doux ou un gel nettoyant spécifique, et changer régulièrement de protection hygiénique sont essentiels. Ces mesures basiques préviennent les risques d’infections et de survenue du syndrome du choc toxique menstruel.
Bien s’alimenter
Qui dit vacances dit souvent apéritifs, cocktails, barbecues, glaces, restaurants, dégustations en tout genre et autres réjouissances gastronomiques. Pas question de se priver en cette période où l’on a envie de profiter un maximum. Pour autant, ce que l’on mange pendant les règles a une incidence sur la santé et les douleurs menstruelles. Un bon apport en fer permet d’en compenser la perte en cas de règles très abondantes. Le magnésium aide à lutter contre les crampes musculaires. Une alimentation faible en gras, composée de fruits, de légumes, de graines et de poisson limite les risques de dysménorrhée primaire. À l’inverse, celle-ci serait favorisée par une surconsommation de sucre, de certaines boissons gazeuses ou énergisantes, de café et de thé.
Ajuster le programme des activités
Pratiquer une activité physique en période de règles n’est pas du tout contre-indiquée. Si l’envie et l’énergie sont là, nul besoin de modifier son planning de vacances. Dans le cas contraire, ce n’est pas la peine de se forcer à faire du sport coûte que coûte ou à participer à des animations éreintantes. Remettre la grande randonnée ou la sortie rafting à quelques jours peut être salvateur. À la place, pourquoi ne pas opter pour des étirements ou une séance de yoga ? Ce sont des exercices de faible intensité reconnus comme efficaces contre les douleurs menstruelles.
Le constat est unanime : avoir ses règles en vacances n’est pas la chose la plus enviable. Pour autant, il est possible de s’y adapter. Repousser ses règles grâce à sa contraception hormonale est une option à envisager, pour passer un séjour l’esprit totalement libéré. Dans ce cas, ne pas hésiter à prendre l’avis d’un professionnel de santé. Sinon, suivre nos conseils d’anticipation et d’organisation peut suffire à gérer au mieux la situation, pour profiter comme il se doit de ces vacances bien méritées !
Écrit par cd