Les effets de la pilule contraceptive

Effets de la pilule

En 1967, la loi Neuwirth autorise le recours à la contraception médicale en France. La pilule devient accessible aux femmes sur prescription d’un médecin. Aujourd’hui, elle est la méthode contraceptive la plus utilisée dans l’Hexagone1. Prise dans le strict respect des recommandations d’usage, elle est un moyen efficace pour prévenir une grossesse et soigner certains symptômes, liés notamment à des dérèglements hormonaux. Cependant, prendre la pilule n’est pas forcément la meilleure option pour toutes. Des effets secondaires peuvent se déclarer, avec des conséquences plus ou moins importantes sur la santé. Mais quels sont les différents effets de la pilule ? Voyons ensemble comment ce petit comprimé, ingéré quotidiennement par près de 40 % des Françaises utilisant un moyen de contraception1, agit sur le corps et le psychisme féminins

Les effets de la pilule : de l’effet contraceptif recherché au risque vasculaire

Le but premier de la pilule est « contraceptif » ou « anticonceptionnel », c’est-à-dire qu’elle vise à empêcher la conception d’un enfant. Cet effet principal recherché, dit « thérapeutique », est celui pour lequel elle est initialement conçue et commercialisée.  

Comme pour tout médicament, à cet effet primaire s’ajoutent des effets dits « secondaires ». Ces derniers n’apparaissent pas de façon systématique chez tous les patients traités. Ils dépendent de nombreux facteurs : le profil clinique de chaque individu, le type de produit administré, les interactions avec d’autres traitements, etc. Certains apportent un bénéfice et sont donc souhaités : la pilule est souvent prescrite pour atténuer les douleurs menstruelles ou réduire l’acné. À l’inverse, d’autres s’avèrent négatifs, allant de la simple gêne au risque grave ; ils sont alors qualifiés d’indésirables. La pilule peut être à l’origine notamment de spotting, d’une baisse de libido, de migraines ou même augmenter les risques de survenue d’un accident vasculaire. 

Détaillons ces différents bénéfices et risques associés à la pilule.

Les effets souhaités de la pilule

L’effet thérapeutique de la pilule : empêcher la grossesse

Avant tout, qu’est-ce que la pilule ? C’est un contraceptif hormonal oral utilisé afin d’éviter une grossesse non désirée. Elle permet aux femmes en âge de procréer, non ménopausées, non stériles et ne souhaitant pas avoir d’enfant, de ne pas tomber enceinte à la suite d’un rapport sexuel avec un partenaire masculin. Elle se présente sous la forme de comprimés, composés d’hormones sexuelles féminines, à avaler chaque jour à heure régulière. Mais quel est le fonctionnement de la pilule exactement ?

La pilule agit sur l’organisme féminin en modifiant le cycle hormonal. Elle contient en effet des hormones de synthèse, qui ressemblent à celles naturellement produites par les ovaires : les estrogènes et la progestérone. Quel que soit le type de pilule, l’apport en continu de ces hormones estrogéniques ou progestatives bloque une ou plusieurs étapes clés du processus de reproduction. Ainsi, la pilule agit de façon à :  

  • supprimer l’ovulation, c’est-à-dire la libération de l’ovule par l’ovaire, en stoppant la sécrétion des deux hormones responsables de celle-ci (la FSH, hormone folliculo-stimulante, et la LH, hormone lutéinisante) ; 
  • empêcher la fécondation, en provoquant l’épaississement de la glaire cervicale (substance sécrétée au niveau du col de l’utérus), entravant ainsi la progression des spermatozoïdes du vagin vers l’utérus et les trompes de Fallope ;
  • faire obstacle à la nidation, en inhibant le développement de la muqueuse utérine, la rendant plus fine et donc impropre à l’implantation d’un embryon2

Les effets secondaires de la pilule apportant un bénéfice

En complément de cet effet contraceptif, la pilule peut avoir des effets secondaires avantageux et devenir un allié dans la prise en charge de certains troubles et maladies. Ainsi, elle est utilisée afin de : 

  • régulariser le cycle menstruel ;
  • diminuer les saignements menstruels, en volume et en durée, en cas de règles abondantes ;
  • provoquer une absence de règles (aménorrhée), que ce soit de façon constante, pour soulager les symptômes de l’endométriose par exemple, ou de manière ponctuelle, pour participer à une compétition sportive ou bien gérer ses règles en vacances ;
  • réduire les douleurs menstruelles ;
  • traiter certains symptômes du syndrome prémenstruel (SPM) ou du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
  • minimiser les risques de développement de certains cancers, comme le cancer de l’ovaire, le cancer de l’utérus ou le cancer du côlon ;
  • atténuer l’acné.

Les effets indésirables de la pilule

Dans certains cas, la prise de la pilule a des répercussions gênantes et même néfastes sur l’organisme. Ces effets indésirables, s’ils sont connus, sont listés dans la notice du médicament. 

Les effets indésirables de la pilule sans danger grave et imminent

Parmi les conséquences désagréables rapportées plus ou moins fréquemment mais a priori sans danger2-3 (sauf persistance préoccupante, aggravation ou cumul avec d’autres symptômes), on peut citer : 

  • des saignements en dehors des règles et en cours de plaquette, regroupés sous l’appellation de spotting ;
  • des maux de tête ;
  • des nausées et vomissements ; 
  • des crampes abdominales ;
  • des tensions ou douleurs dans les seins ; 
  • de la rétention d’eau ;
  • une modification de l’appétit et donc des variations de poids ; 
  • des problèmes d’acné ;
  • une baisse de la libido ;
  • une sécheresse ou des mycoses vaginales ;
  • une augmentation de la pilosité ;
  • des troubles de l’humeur. 

En général, ces phénomènes sont passagers ; ils se manifestent durant les premiers mois de traitement et finissent par disparaître avec le temps. Il ne faut pas hésiter à les rapporter à son médecin, et à changer de pilule ou de moyen de contraception si ces effets provoquent un inconfort important et durable. 

Les effets indésirables graves de la pilule

Il s’agit principalement de problèmes vasculaires. En effet, prendre une pilule combinée (contenant à la fois un estrogène et un progestatif) expose à un plus grand risque de formation de caillots sanguins qu’en l’absence de contraception hormonale. Et ce risque est plus élevé avec les pilules combinées de 3e et de 4e génération qu’avec celles de 1re et de 2e génération. 

Le développement d’un tel caillot dans une veine ou dans une artère s’appelle une thrombose, veineuse ou artérielle. Les conséquences peuvent être très graves : 

  • une phlébite, si le caillot finit par obstruer une veine profonde, généralement au niveau des jambes ; 
  • une embolie pulmonaire, lorsque le caillot se détache, migre dans la circulation sanguine et finit par boucher l’artère pulmonaire ;
  • une crise cardiaque ;
  • un accident vasculaire cérébral. 

On parle de risque accru d’accident thromboembolique veineux et artériel, favorisé par d’autres facteurs aggravants. La pilule combinée est ainsi contre-indiquée chez les femmes :

  • déjà victimes d’un accident vasculaire ;
  • présentant des prédispositions héréditaires à la thrombose ;
  • atteintes de diabète ;
  • souffrant d’hypertension ;
  • ayant du cholestérol ;
  • victimes de migraines intenses dites « avec aura » ; 
  • ayant, ayant eu ou susceptibles d’avoir un cancer du sein ou de l’utérus ;
  • fumeuses ;
  • etc.2-3

 

Prendre la pilule n’est donc pas anecdotique. Choisir ce moyen de contraception doit se faire en toute connaissance de cause. Pour cela, il est impératif de consulter un professionnel de santé, gynécologue ou sage-femme, capable d’expliquer les différentes implications et d’évaluer les risques liés au profil de chacune. En cas de contre-indication, il existe de nombreux autres modes de contraception vers lesquels se tourner. 

Et vous, prenez-vous la pilule ? Souffrez-vous de certains de ses effets indésirables ? Pour vous aider dans la gestion de vos cycles, Perdième vous apporte une note de (ré)confort et de douceur avec ses sous-vêtements menstruels, efficaces, jolis et colorés. 

 

Écrit par cd 

 

Sources :

  1. Les Françaises et la contraception : premières données du Baromètre santé 2016. Santé publique France.
  2. La contraception orale ou « pilule ». VIDAL.
  3. Les contraceptifs oraux. (2022, 3 juin). Ministère de la Santé et de la Prévention.