Les émotions pendant les règles
Émotions pendant les règles : de quoi parle-t-on ?
« Ahhhh les règles ! Cette période où je deviens Mister Hyde. Parfois envie de pleurer et 30 secondes après de danser et rire aux éclats, un rien m’irrite et me met en colère ! ».« Là j’ai mes règles et je passe par 50 émotions dans la journée ».
« Une fois les règles arrivées je suis d’humeur très déprimée et angoissée ».
« Tous les mois à la période des règles je suis beaucoup plus sensible. Je pète des câbles, je me mets à pleurer, à voir tout en noir, j’ai une grosse remontée d’angoisse et de stress beaucoup plus important qu’en temps normal ».
« Un enfer pour moi et mon entourage ».
Voilà différents témoignages que l’on peut lire sur les forums de discussion abordant le sujet des émotions pendant les règles.
Chez toutes ces femmes, on retrouve des constantes quant aux impressions et sensations mentales éprouvées lors de leur période menstruelle. Par rapport à d'habitude, elles se sentent en général beaucoup plus :
- fatiguées,
- lentes,
- irritées,
- agacées,
- susceptibles,
- à fleur de peau,
- ronchonnes,
- râleuses,
- nerveuses,
- explosives,
- pénibles,
- anxieuses,
- tristes,
- déprimées.
- manquer de motivation et de patience ;
- pleurer à la moindre contrariété ;
- avoir besoin de repos, de calme et de (ré)confort ;
- avoir envie de ne pas bouger et de rester couchées dans leur lit ou allongées sur le canapé ;
- à prendre avec des pincettes ;
- comme une source de tension et de conflit dans leur couple.
Pourquoi ressent-on ces émotions pendant les règles ?
Bien que l’on ne sache pas encore clairement expliquer le lien entre cycle menstruel et humeur, il est couramment admis que les variations hormonales jouent un rôle dans la fluctuation des ressentis émotionnels. « De plus en plus de preuves indiquent que les hormones ovariennes affectent la structure, la chimie et la fonction cérébrales des femmes en âge de procréer, façonnant potentiellement leur comportement et leur santé mentale. Tout au long des années de procréation, les taux d’estrogènes et de progestérone fluctuent tout au long du cycle menstruel et peuvent moduler les circuits neuronaux impliqués dans les processus affectifs et cognitifs. »*En effet, les taux d’hormones sexuelles féminines, que sont les estrogènes et la progestérone, croissent et décroissent de façon plus ou moins lente ou brutale au cours d’un même cycle. Pendant la première phase (la phase folliculaire), la quantité d’estrogènes augmente progressivement jusqu’à l’ovulation de sorte que la muqueuse utérine s’épaississe pour recevoir un éventuel œuf, alors que le taux de progestérone reste bas et stable. Après l’ovulation et durant la seconde phase (la phase lutéale), la production de progestérone augmente rapidement afin de permettre une éventuelle nidation, puis chute en cas de non-fécondation, tandis que la concentration d’estrogènes diminue aussi fortement. La baisse simultanée des taux d’estrogènes et de progestérone en fin de cycle provoque les règles, soit l’élimination de la muqueuse utérine alors inutile en l’absence de grossesse. C’est cette chute hormonale qui serait responsable des émotions contrastées ressenties juste avant et pendant la menstruation. Récurrents et affectant la vie normale de façon significative, ces symptômes psychologiques peuvent s’apparenter au SPM ou au TDPM.
Comment gérer ses émotions pendant les règles ?
Si vous êtes vous-même sujette à ces émotions intenses et changeantes durant vos règles, voici quelques conseils pour essayer de mieux les vivre.
Se connaître
Pour pouvoir agir, il faut avant tout bien cerner le(s) problème(s). Pour ce faire, il est intéressant de calculer son cycle menstruel. Cela permet de mieux comprendre le fonctionnement de son propre corps et de se faire une idée du déroulement des différentes phases de son propre cycle. De plus, vous pouvez noter quotidiennement les sensations ressenties au cours de plusieurs cycles consécutifs. Il vous sera alors plus facile d’identifier précisément la nature des émotions qui vous traversent durant cette période. Si celles-ci ne sont pas trop handicapantes, vous pourrez également les accepter plus aisément.
En parler à son entourage
Pour éviter les conflits avec votre partenaire ou les crises familiales et amicales, il est judicieux de discuter avec vos proches de ce que vous ressentez durant votre période menstruelle. Mieux préparés et plus conscients de votre situation, ils pourront faire preuve de plus de compréhension et d’empathie à votre égard.
Prendre soin de soi
Faire attention à votre bien-être émotionnel durant vos règles peut prendre différentes formes. Selon vos propres besoins et envies, il peut s’agir entre autres :- de vous reposer, de vous ménager des instants de tranquillité et de ne pas culpabiliser de ralentir le rythme ;
- de rester au chaud sous la couette avec une bouillotte ou de vous délasser dans un bon bain ;
- de privilégier certains aliments qui vous font du bien ;
- de pratiquer une activité sportive douce et relaxante ;
- de porter des tenues et des protections périodiques confortables et rassurantes, telles que les sous-vêtements menstruels.
Consulter
Et si les symptômes vous semblent trop intenses, il est primordial de prendre l’avis d’un.e professionnel.le de santé qui pourra vous aider dans le diagnostic et le traitement de vos maux.Pour prolonger la lecture :
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Écrit par cd
* Manon Dubol, C. Neill Epperson, Julia Sacher, Belinda Pletzer, Birgit Derntl, Rupert Lanzenberger, Inger Sundström-Poromaa, Erika Comasco. Neuroimagerie du cycle menstruel : une revue systématique multimodale. Frontières en neuroendocrinologie, volume 60, janvier 2021, 100878, ISSN 0091-3022.