Se baigner pendant ses règles : 10 idées reçues
« Je ne peux pas me baigner, j’ai mes règles… Je risque d’être entourée d’une mare de sang et d’attirer les requins ! ». Dit comme ça, la réflexion peut sembler quelque peu saugrenue, cocasse, ou même extrême. Pourtant, c’est ce qu’on peut lire sur les forums de discussion par l’intermédiaire desquels de nombreuses femmes partagent leurs préoccupations intimes. Les tabous et le manque d’informations sur la menstruation continuent d’alimenter de nombreuses fausses croyances. Une thématique qui n’y échappe pas donc : se baigner avec ses règles. Ensemble, passons en revue 10 idées reçues très fréquentes, mais complètement fausses, au sujet du combo baignade et menstruations.
Se baigner avec ses règles, c’est dangereux pour la santé
Pratiquer des activités aquatiques durant sa période de menstruation ne présente pas de risque sanitaire en soi. En l’absence de contre-indication médicale liée à un problème de santé spécifique, il est tout à fait possible de se baigner quand on a ses règles. Et cela peut même être recommandé en cas de SPM ou d’endométriose, les activités sportives douces contribuant à réduire les douleurs menstruelles. Il faut juste veiller à conserver de bonnes habitudes en matière d’hygiène menstruelle, notamment à changer régulièrement sa protection hygiénique. C’est d’autant plus le cas lorsqu’on se baigne avec un tampon : l’eau absorbée à l’intérieur du vagin contient généralement du chlore ou du sel, substances qui peuvent provoquer des irritations.
Se baigner quand on a ses règles, c’est sale
La majorité des femmes se baignant durant leur menstruation choisissent de porter une protection périodique interne. Le risque de fuite est très faible et quand bien même il existe, la quantité de sang perdu est infime. Certaines se baignent sans protection, mais c’est généralement parce que leur flux est très faible, par nature ou par exemple en fin de règles, ou qu’elles pratiquent le flux instinctif libre (FIL), donc qu’elles savent retenir ledit flux dans ces moments-là. Ainsi, rien d’antihygiénique à tout cela. Et dernière observation, certes peu ragoûtante, mais factuelle concernant la baignade en milieu naturel : quantité d’autres sécrétions humaines et animales sont libérées dans les mers, les océans, les lacs et les rivières sans que personne ne se prive de s’y baigner ; quelle différence avec quelques microgouttes de sang menstruel ?!
Les règles coulent dans l'eau
Les règles ne sont pas miraculeusement stoppées par l’eau! La menstruation correspond à l’élimination de la couche superficielle de l’utérus devenue inutile en l’absence de fécondation ; ces déchets organiques doivent être évacués de l’organisme, que celui-ci soit immergé ou pas. Cependant, il arrive souvent que l’on constate une absence de pertes sanguines lorsqu’on prend un bain ou que l’on nage. Ce phénomène s’expliquerait par la pression de l’eau qui ralentirait les pertes menstruelles et la position horizontale qui réduirait l’effet de gravité. Mais l’écoulement finira par reprendre son rythme habituel une fois sortie de l’eau ou si vous y restez très longtemps.
Se baigner avec ses règles, c’est le bain de sang assuré !
Sur toute une période menstruelle, c’est-à-dire durant 3 à 7 jours environ, une femme en âge de procréer et en bonne santé perd en moyenne entre 35 et 50 ml de sang, soit l’équivalent de 2 à 4 cuillères à soupe. Pendant un seul moment de baignade, la faible quantité de sang qui pourrait s’évacuer de votre corps sera très vite diluée dans l’immense volume d’eau qui vous entoure, et donc invisible. On est loin de la mare de sang tant redoutée ! Pour celles qui sont sujettes aux règles très abondantes ou aux ménorragies, le risque de fuite est surtout à considérer hors de l’eau, risque qu’une protection adaptée et quelques précautions peuvent très largement réduire.
Je vais tacher mon maillot de bain
Le risque zéro en matière de fuite n’existe pas, qu’on soit en maillot ou pas. Mais avec une bonne protection ou une maîtrise totale du FIL, il n’y a rien à craindre. Et si vous voulez prendre le maximum de précautions, portez un maillot de bain sombre et prévoyez serviette de bain et vêtements de rechange.
Le tampon va absorber toute l’eau de la piscine
Un tampon est certes fait pour absorber les liquides. Il va donc effectivement gonfler au contact de l’eau, qui remonte par capillarité par la ficelle. Mais cet effet est mineur et insignifiant : il n’est détectable ni par vous qui le porter ni par une tierce personne.
La ficelle du tampon va dépasser du maillot de bain
Oui, c’est possible. Mais les ficelles des tampons hygiéniques ne sont pas non plus si longues que ça ! En veillant à bien positionner la fine cordelette dans le fond de votre bas de maillot, il y a peu de chances qu’elle s’échappe ou même qu’elle soit visible à l’extérieur. Pour être sûre d’éviter l’incident – peu grave somme toute –, vous pouvez aussi couper son extrémité, pour qu’elle dépasse moins de votre vulve ; mais attention, assurez-vous de laisser suffisamment de longueur pour pouvoir tirer dessus au moment du retrait.
Seul un tampon est efficace pour se baigner avec ses règles
Le tampon est l’option la plus souvent retenue par les baigneuses et les nageuses. Il est en effet facile d’utilisation et remplit bien son rôle absorbant en milieu aquatique. Cependant, ce n’est pas le seul type de protection utilisable dans ces conditions. En dehors de la technique du FIL, qui demande de l’expérience et de l’assurance, on peut citer deux autres moyens tout aussi performants que l’usage du tampon : la cup et le maillot de bain menstruel.
Le maillot de bain menstruel, ça ne fonctionne pas
Certaines sont encore sceptiques quant à son utilisation ; pourtant, le maillot de bain de règles est réellement efficace et présente de nombreux avantages. Nombreuses sont celles qui l’utilisent désormais en toute satisfaction, comme en témoignent les avis concernant notre modèle Macao par exemple. En version une-pièce ou deux-pièces, colorée ou unie, il y en a pour toutes les morphologies et tous les goûts !
Le sang des règles attire les requins
And last but not least : le mythe de l’attaque des squales ! L’idée selon laquelle les femmes en période menstruelle seraient plus exposées aux attaques de requins que les autres baigneurs est une légende. Les requins ne sont pas excités par le sang humain, encore moins par celui des règles, mais par celui de leurs proies habituelles, c’est-à-dire les poissons et autres animaux marins.
Se baigner avec ses règles, une aberration pour certaines, une évidence pour d’autres. Finalement, chacune fait bien comme elle le souhaite. Mais pour celles qui renonçaient à la baignade à cause de l’une de ces 10 idées reçues, plus d’excuses maintenant pour se jeter à l’eau !
Pour prolonger la lecture :
Écrit par cd